Jean-Marie Burguburu, Président du Conseil National des Barreaux, condamne l'écoute d'une conversation entre Thierry Herzog et le Bâtonnier de Paris. Ce détournement de procédure viole à la fois la confidentialité indispensable d'une conversation entre avocats et celle des relations entre un avocat et le bâtonnier de son Ordre. Jean-Marie Burguburu demande au législateur de confirmer le caractère inviolable des conversations entre un avocat et son bâtonnier, dans le projet de règlementation nouvelle du secret professionnel promise par le Président de la République le 20 mars dernier.
Le président du Conseil National des Barreaux (CNB), Jean-Marie Burguburu, lui-même ancien bâtonnier du barreau de Paris, a appris ce matin avec consternation l’utilisation de la transcription de l’écoute d’une conversation entre Thierry Herzog et Pierre-Olivier Sur, actuel bâtonnier de Paris, dans la procédure visant notamment Nicolas Sarkozy.
Il condamne fermement et sans réserve ce détournement de procédure violant à la fois la confidentialité d’une conversation entre avocats, et plus encore celle des relations entre un avocat et le bâtonnier de son Ordre.
Parmi ses multiples fonctions, le bâtonnier est notamment au service des avocats de son Ordre. Les avocats peuvent le rencontrer, lui parler directement ou par téléphone pour évoquer avec lui des interrogations d’ordre professionnel voire privées.
Si de telles conversations sont captées, enregistrées et utilisées en procédure, aucun avocat ne pourra plus parler librement à son bâtonnier et on tue ainsi la capacité d’écoute et de conseil de tous les bâtonniers de France, exposant les avocats et leurs clients à des difficultés nouvelles.
En qualité de président du Conseil National des Barreaux et au nom des 60.000 avocats français qu’il représente, Jean-Marie Burguburu élève une protestation énergique contre ce détournement de procédure et rappelle les juges d’instruction à leurs devoirs, sans interférer autrement dans la procédure actuellement en cours.
Il demande enfin au législateur de confirmer le caractère inviolable des conversations entre un avocat et son bâtonnier dans le projet de règlementation nouvelle du secret professionnel promise par le Président de la République à la suite de l’audience qu’il lui a accordée avec le bâtonnier de Paris le 20 mars dernier, au sujet de l’utilisation dans cette même affaire de l’enregistrement des conversations entre Thierry Herzog et son client.
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